DONKEYPORT
Une création de la Cie S/Z mise en scène par Sabine Zaalene.
J’ai souhaité décoller,
et j’ai senti mes pieds devenir cornes.
J’ai souhaité voler,
et j’ai senti mes mains devenir pattes.
J’ai souhaité m’élever,
mon visage s’est muselé.
Donkeyport est un néologisme, un mot-valise imaginé par Sabine Zaalene, associant donkey (l’âne, en anglais) et port (du mot airport). Donkeyport mêle deux états et deux références littéraires, être transformé en âne (L’âne d’or d’Apulée), être invisible en portant la peau de l’âne (Peau d’âne, le conte de Perrault). Il est question d’oppression, de déterminisme, de libération. L’écriture, le jeu, le son et l’image investiguent et apprivoisent ce mot métis. Par fragments, des destinées sont convoquées, le conte et le roman rejoués. Apulée, l’antique africain, auteur de l’âne d’or, écrit le premier roman en langue latine, inspire de nombreux auteurs, intrigue en se retrouvant assimilé à l’occident.
Peut-on affirmer que "l’âne est un nègre comme nous autres" ? Donkeyport révèle la part de l’opprimé qui s’éprouve au-delà des identités. Ici, la réalité et la fiction déroulent un corpus et les comédiens Nathalie Boulin et Souphiène Amiar expérimentent ce que Donkeyport exprime.