Concert - De Charpentier à Mondonville

Charpentier, Clérambault, Mondonville... trois compositeurs, trois générations et pourtant, un seul et même style baroque français dont l'évolution s'exprime au travers de ce genre emblématique qu’est le grand motet versaillais

Explorez l'évolution du goût musical en France, de la fin du Grand Siècle au Siècle des Lumières, à travers le grand motet versaillais. Ce genre emblématique, né sous Louis XIV et perfectionné sous Louis XV, nous emmène du classicisme au rococo à travers les œuvres de Charpentier, Clérambault et Mondonville.

Charpentier, bien connu pour son Te Deum, fut initialement écarté de la cour par Lully. Inspiré par son séjour en Italie, il développa un style unique qui charma aussi bien la cour que les Concerts Spirituels. Il préfigura la fusion des styles français et italien du début du XVIIIe siècle, une synthèse également illustrée par Louis-Nicolas Clérambault. Ce dernier, souvent méconnu, apporta une réelle innovation dans l’utilisation de la tonalité et la structure musicale. Son Afferte Domino, lyrique et richement orné, manifeste une indépendance orchestrale marquée par une certaine virtuosité. Ces caractéristiques se prolongent et culminent dans le Dominus Regnavit de Mondonville, le dernier et sans doute le plus virtuose des compositeurs du grand motet versaillais. Sa musique, fidèle à l'esprit des Lumières, combine une maîtrise suprême de la polyphonie à des effets théâtraux qui confèrent à ses œuvres un caractère presque rocaille.