Fortunio
Fortunio est l’union heureuse du théâtre de boulevard et ses amants dans le placard avec le romantisme d’Alfred de Musset, ce maître du sentiment vrai qui fait mouche dans ses belles pages d’amour.
En 1907, les éminents dramaturges parisiens Caillavet et Flers adaptent avec brio la pièce Le Chandelier, dans un livret délicieusement malicieux. Pour entretenir sa liaison galante avec le Capitaine Clavaroche en toute discrétion, la séduisante Jacqueline cherche un "complice" naïf, destiné à éloigner les soupçons de son mari, le notaire Maître André. Son choix se porte sur le doux Fortunio, récemment débarqué de son village.
André Messager, alors à la tête de l'Opéra Comique, en fait une comédie lyrique en quatre actes, d'une élégance exquise, une partition fluide et subtile comme un cours d'eau chatoyant. La gamme de nuances délicates n'exclut pas la malice et les passions, qui demeurent courtoises et spirituelles.
La musique si raffinée de Messager est enfin présentée à l'Opéra de Lausanne. Faisant son retour dans la cité pour l'occasion, le jeune chef d'orchestre Marc Leroy-Calatayud dirige le Sinfonietta de Lausanne dans ce précieux joyau de l'Opéra français. Accompagné avec élégance par Christian Lacroix pour les costumes et Éric Ruf (directeur général de la Comédie-Française) pour les décors, Denis Podalydès (membre de la Comédie-Française) révèle, à travers sa mise en scène, la vérité des personnages : la magie opère et nous transporte dans la Belle Époque. C'est un réel plaisir de le recevoir pour la première fois à l'Opéra de Lausanne.