BUNK
Exposition personnelle d'Isabelle Andriessen
Les sculptures qu'Isabelle Andriessen introduit au CAN Centre d'art Neuchâtel pour son exposition BUNK ont l’air au premier abord endormies. Ces corps volumineux faits de céramique, soutenus par des supports en acier, semblent se trouver dans un état de latence qui dissimule cependant une activité constante et substantielle. Pour percevoir la vie qui anime
cette matière il faut s'affranchir de notre perception temporelle d'être humain et d’accéder à un rythme beaucoup plus lent. Le temps ici s'étire; la transformation de ces sculptures se déploie sur des durées qui dépassent celles de leur exposition, plusieurs mois, voire plusieurs années. Sécrétions de substances chimiques, oxydation, cristallisation, condensation, captation de moisissures; ces micro-actions témoignent de la vivacité de ces entités qui semblent immuablement prendre possession de l'espace qu'elles occupent. Les limites qui définissent conventionnellement ce qu'on appelle le vivant et le non-vivant sont étendues, brouillées et tendent même vers une dissolution complète.