Manuel d'exil — Velibor Čolić/Maya Bösch/Jean-Quentin Châtelain
«J’ai 28 ans et j’arrive à Rennes avec pour tout bagage trois mots de français – Jean, Paul et Sartre».
«Je», c’est Velibor Čolić, écrivain et déserteur de l’armée bosniaque qui dépose sa demande d’asile en France à l’été 1992. Il lui faudra attendre 23 ans pour écrire ce Manuel d’exil, en français sans passer par sa langue maternelle. Sous-titré «comment réussir son exil en 35 leçons», voilà un récit d’une ironie féroce, où autodérision et prose poétique éclosent comme des ronces alors que l’humour sculpte la douleur. Un phénomène de librairie porté par le bouche-à-oreille, et c’est bien de cela qu’il s’agit, d’oreilles (les nôtres) et de bouches, celle de Čolić d’abord, mais aussi celle de Jean-Quentin Châtelain, seul en scène et peut-être seul au monde capable de restituer avec autant d’engagement, de gourmandise, de jazz, cette écriture à la fois guerrière et dentelière. Une langue commune à tailler, soigner, craqueler, brutaliser, faire exploser. Une langue à adopter.
Ma. 2, Je. 4, Ve. 5, Ma. 9 : 19h
Sa. 6, Di.7 : 17h
Me. 3, Me. 10 : 20h30