The Fire Flies, Baltimore ; La Peau vive ; House of HMU films series

Trois installations vidéo du plasticien Frédéric Nauczyciel parti à la découverte du voguing, dansé à Baltimore et à Paris, et de ceux dont les tatouages racontent les vies, comme différentes manières de se représenter.

Parti sur les traces d’Omar, un personnage homosexuel de la série The Wire ("Sur écoute") qui vole la drogue aux dealers dans le ghetto noir de Baltimore, le photographe et plasticien Frédéric Nauczyciel y découvre la scène très active du voguing, une danse des communautés homosexuelles et transgenres noires américaines, née à Harlem dans les années 60 et 70 et dans laquelle des hommes noirs s’approprient les poses des femmes blanches en couverture des magazines de mode. Les vogueurs s’inventent une manière d’être et de vivre en dehors des règles et des conventions sociales – de la culture mainstream et du regard des blancs sur les hommes noirs.

The Fire Flies, Baltimore est une installation vidéo immersive qui s’éloigne du documentaire pour plonger le spectateur dans l’énergie débridée et inventive des balls, des rencontres de vogueurs alternant des battles ou duels entre deux danseurs devant un public-jury constitué de leurs pairs.

De retour à Paris, Frédéric Nauczyciel retrouve une scène voguing qui s’est codifiée et sophistiquée tout en restant une communauté soudée. Danse d’affirmation et de mise en scène de soi mais dans un groupe constitué et solidaire, construite autour de codes et de principes simples et efficaces, le voguing apparaît alors au plasticien comme proche de la danse baroque ou la danse de cour. Il ouvre une house conceptuelle – une communauté artistique – baptisée House of HMU au sein de laquelle il va à la fois relier les vogueurs de Paris et de Baltimore et les inviter à des improvisations sur de la musique baroque européenne.

Parallèlement, il interroge autrement la façon dont l’individu se montre et se raconte en invitant des vogueurs et des performeurs à filmer leurs tatouages, face caméra, proche de la peau, les amenant à se chorégraphier, choisissant ce qu’ils montrent et racontent d'eux – c’est l’ensemble des films La Peau vive.