Conférences "Fictions. Penser le monde par la littérature"
Du 26 au 29 septembre, les Rencontres internationales de Genève accueilleront Boualem Sansal, Petros Markaris, Erri De Luca et Kim Thuy pour penser les infinis rapports que l’imaginaire littéraire entretient avec les désordres du monde contemporain.
Quatre soirées de conférences et de débats publics
Du 26 au 29 septembre / 18h30 - Uni Dufour - Auditoire Jean Piaget
Plus d'informations : rencontres-int-geneve.ch
Sur le thème "Fictions. Penser le monde par la littérature" avec Boualem Sansal, Petros Markaris, Erri De Luca et Kim Thuy.
Avec leurs agencements esthétiques, narratifs et imaginaires spécifiques, la littérature et la poésie expriment — pour le dire sommairement —, le bonheur et l’épreuve de la présence humaine au monde. La fiction est peut-être l’alliée cognitive des sciences humaines et sociales qui veulent donner du sens à l’Histoire. Ensemble, ces savoirs constituent les pivots indispensables de l’éducation scolaire, ainsi que de l’enseignement et de la recherche universitaires qu’il faut préserver et enrichir dans l’héritage éthique, politique et culturel de l’humanisme critique et des Lumières.
Lecteur assidu, essayiste, poète, « cinégraphe », nouvelliste, auteur notamment de Fictions (1944), l’immense écrivain argentin Jorge Luis BORGÈS (1899-1986) est inhumé au cimetière des Rois à Genève — ville internationale de ses études. Comme un trop modeste hommage à la modernité poétique et philosophique de son œuvre qui a changé les perspectives du regard sur la littérature en son jeu spéculaire avec le réel, la 49e session des Rencontres internationales de Genève est consacrée aux infinis rapports que l’imaginaire littéraire entretient avec les désordres et les incertitudes du monde contemporain, ainsi que la responsabilité sociale de l’écrivain.
Pour terminer l’été, cette session invite chaleureusement la cité à une prometteuse conversation cosmopolite de quatre jours avec quatre auteurs prestigieux venus du Canada, d’Italie, de Grèce, d’Algérie : Madame Kim THUY ; Messieurs Erri DE LUCA, Petros MARKARIS, Boualem SANSAL. Leurs conférences inédites ouvriront sur des tables-rondes et des débats publics. Selon leurs choix existentiels et leurs engagements individuels, ces écrivains incarnent la littérature contemporaine comme une « parole contraire », mais aussi comme une éthique résistante face aux maux et aux violences du monde déboussolé et sécuritaire d’aujourd’hui, avec son cortège de civils massacrés, de migrants désespérés, d’intellectuels inquiétés, censurés, traduits en justice, brutalisés, voire abattus pour des motifs religieux et politiques, mais aussi de saccages environnementaux et de dégradations socio-économiques, matrices de précarités et d’inégalités.
Pourtant, au-delà des choix poétiques, esthétiques et de genres littéraires, au-delà de son usage social et de son approche herméneutique, la littérature porte certainement un espoir pour penser ensemble le monde meilleur et plus fraternel auquel nous rêvons : à « chaque effondrement des preuves le poète répond par une salve d’avenir » (René CHAR).
Conférence de Boualem Sansal "Ecrire dans la violence du monde" - Université Dufour
Salle Principale
Rue du Général Dufour 24
1204 Genève
Conférence de Boualem Sansal "Ecrire dans la violence du monde"
Lundi 26 septembre
18h30-20h30 / Entrée libre - sans réservation
Auditoire Jean Piaget, Uni Dufour, rue Général-Dufour 24, 1204 Genève
Depuis longtemps sans doute, et de plus en plus de nos jours, la violence s’étend sur le monde, dans un mouvement conquérant et totalitaire. Elle repense le monde, le reconfigure, selon ses volontés et ses besoins. Forcées par la mondialisation consumériste, la dictature du politiquement correct et l’expansion islamiste, nos vies nous échappent. Les institutions démocratiques, issues des Lumières, sont toutes en perte de vitesse. Ni la politique, ni la philosophie, n’offrent de perspectives crédibles. Et la littérature, peut-elle nous aider à nous remettre en question et rebâtir un cadre de vie en adéquation avec nos aspirations ? La réponse est certainement oui, si elle s’engage et qu’elle sache réinventer les Lumières.
Boualem Sansal est l'auteur de "2084 : La fin du monde" et a reçu le Grand pix du roman de l'Académie française en 2015.
La conférence sera suivie d'une table-ronde sur le thème "Utopie-Dystopie : Le meilleur et le pire du monde". Animée par François Rosset (UNIL), avec Boualem Sansal, Marc Atallah (Maison d'Ailleurs) et Pascale Kramer (écrivaine).