Classicismes
Renaud Capuçon revient avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne dans un programme lumineux qui donnera la part belle aux cordes de l’orchestre.
Commande du mécène bâlois Paul Sacher à Richard Strauss alors exilé en Suisse à la suite de sa complaisance envers le régime nazi, les Métamorphoses pour 23 cordes solistes sont à la fois une extraordinaire étude pour cordes, d’une écriture dense et touffue, en même temps que le terrible constat de la fin d’un monde dans une Allemagne en ruines. Entièrement bâtie sur un motif de la Marche funèbre de la Symphonie Héroïque de Beethoven, elle vient douloureusement témoigner de l’horreur de la Guerre enfin achevée et du néant qu’elle a produit.
Le reste du programme consacré à Mozart et à Beethoven vient encore renforcer la stupeur devant une civilisation capable du meilleur comme du pire. Appartenant encore au “Style galant” le Concerto pour violon N° 5, le plus développé des cinq, composés par Mozart, contient de séduisantes mélodies et un finale à la hongroise selon la mode de l’époque.
Si la Symphonie N° 1 de Beethoven marche encore sur les traces brillantes de Haydn et de Mozart, elle n’en constitue pas moins le premier jalon d’une série qui allait conditionner toute l’histoire de la musique écrite après elle.