Théâtre - THISISPAIN

Dans THISISPAIN, le chorégraphe israélien Hillel Kogan et sa collègue Mijal Natan se plongent dans une exploration ironique et poétique du flamenco, tout en jouant aux "touristes" de la danse contemporaine israélienne

Ce spectacle, conçu il y a deux ans, résonne avec une force particulière à l’heure actuelle, en confrontant les images emblématiques de l'Espagne et les enjeux culturels et sociaux qu'elles véhiculent.

L’Espagne, dans l'imaginaire collectif, évoque des figures mythiques telles que Picasso, les corridas, Carmen, et bien sûr le flamenco, souvent perçu comme un art exprimant la souffrance et la douleur. Kogan joue habilement sur cette dualité linguistique entre "Spain" et "pain" pour tisser une réflexion profonde sur le conflit, la douleur humaine et l'art comme moyen de dialogue.

Dans THISISPAIN, le flamenco, au-delà de sa forme artistique, devient un symbole pour questionner des sujets universels tels que le respect des minorités, les conflits identitaires et l’appropriation culturelle. À travers un mélange d'humour absurde et de réflexion critique, Kogan dénonce la guerre et les divisions, tout en rendant hommage à la puissance du flamenco comme langage artistique, social et politique.

Ce spectacle se veut un espace de réflexion sur les thèmes du genre, des identités, de l'europeanité, et des traditions. À la croisée du folklore et de l'art contemporain, THISISPAIN pose un regard subtil sur l'appropriation culturelle et propose un dialogue interculturel à la fois critique et sincère.

« L'identité n'est pas une essence, mais plutôt une performance. » Judith Butler, théoricienne de la pensée queer