Film et concert: Sublimer les héritages

Concert de Laure Betris dans un format en quartet inédit, précédé du film Derrière le soleil de Dhia Jerbi

Le Cinéma CityClub se réjouit de recevoir la talentueuse musicienne romande Laure Betris entre ses murs: tout d'abord durant une semaine de résidence lui permettant de travailler son répertoire dans un format en quartet inédit, puis le samedi soir devant le public. Un concert prometteur, précédé du très beau film Derrière le soleil du cinéaste tunisien Dhia Jerbi qui, tout comme Laure Betris, creuse des sillons mémoriels.

21H: CONCERT DE LAURE BETRIS EN QUARTET
La Fribourgeoise Laure Betris explore les intensités musicales depuis plus de vingt ans. Après avoir fait partie du groupe féminin Skirt et joué sous les pseudonymes de Kassette et de Pier, la voici aujourd’hui, sous son nom propre, avec un projet intimiste et introspectif qui plonge dans ses origines irakiennes, qu’elle mêle avec délicatesse à ses premières amours pop. Le titre de son magnifique dernier album, «Colline de pierre», est une traduction de «Tel Keppe» en chaldéen – cette langue en voie d’extinction –, soit le nom d’une ville nichée au nord de l’Irak qui est aussi la terre d’origine de son père aujourd’hui disparu. Un nouveau projet musical comme un dédale mémoriel et poétique, consciencieusement brodé entre improvisation et écriture, qui tente, entre flashback et oubli, de trouver les moyens de contrer les disparitions. Si Laure Betris se produit la plupart du temps en duo avec le solaire batteur et chanteur Yann Hunziker, elle invite deux autres musiciennes extraordinaires à l’occasion de cette résidence et de ce concert au Cinéma CityClub: la percussionniste Aïda Diop et la contrebassiste Louise Knobil. Une manière de démultiplier et d’enrichir encore cet élan vers la multiplicité des héritages.

PRÉCÉDÉ À 19H DE LA PROJECTION DU FILM DERRIÈRE LE SOLEIL DE DHIA JERBI
(Fiction, Tunisie/France, 2024, 1h06, en français et arabe avec s-t fr., 16/16) – «Tunisie. Un mot que j'ai du mal à articuler, quand je veux le dire à mon fils». Dhia, jeune cinéaste de 29 ans, a quitté la Tunisie après y avoir fait la Révolution. Exilé en France, il s'inquiète à l’idée de transmettre son bégaiement à Elia, son fils de 2 ans. Mais bientôt, la quête n’est plus tant de trouver une parole fluide que de savoir comment parler de son pays à son jeune fils…