Juan Martinez "Connexions"

Juan, surnommé "l'intranquille" en hommage à Pessoa, peint comme sur un fil du rasoir, en réponse aux tragédies et injustices provoquées par l'homme

Sa peinture, contemporaine et libre des tendances, s'ancre dans la grande tradition classique, s'inspirant de maîtres espagnols tels que Goya, Velázquez, ou Tapiès. À cela s'ajoutent les influences de philosophes et poètes comme Octavio Paz, Carlos Fuentes, Walter Benjamin, Hannah Arendt, Paul Celan, Ramuz — devenu aussi un peu le sien après ses années passées en terre vaudoise — et bien sûr Pessoa, avec qui il partage cette "inguérissable intranquillité".

Pourtant, Juan ne peint ni en militant ni en moraliste, mais plutôt comme un poète et philosophe, à l'écoute du souffle de son époque. Son art, à la fois profondément métaphysique et radicalement plastique, frappe par sa frontalité. Les œuvres de Juan ne laissent pas indifférent ; elles captivent, imposent leur présence, et interpellent.

Son style épuré tend les formes, dynamise les couleurs et fait vibrer le silence avec une force implacable, mêlant une puissance archaïque à une sophistication moderne. Sa peinture est à la fois brute et délicate, abrupte et raffinée.

Avec le temps, l'artiste tourmenté a trouvé une forme d'apaisement. Il a acquis une liberté intérieure qui lui permet de contempler, avec une distance détachée et désabusée, le spectacle des atrocités humaines. Il en fait un théâtre de Vanités, un lieu de catharsis.

Sa série récente, "Connexions", composée de 24 peintures sur papier, explore notre époque hyper-connectée, où chacun est enchaîné à un réseau infini de liens. Ces connexions, qui nous rassurent autant qu'elles nous piègent, finissent par uniformiser et emprisonner. Une inquiétude palpable s'en dégage, mais toujours sous ses pinceaux, la beauté se glisse, dangereuse, chargée, mais indéniablement somptueuse.