Théâtre - Madame de
Dans une mise en scène fascinante, un portrait de femme peint en 1759 prend vie
Une comédienne, incarnation de ce tableau, s’éveille lentement, mais son regard n’est plus celui du XVIIIe siècle. Le temps a transformé sa condition, et elle confronte son passé avec un regard critique sur les évolutions sociétales et les réalités qui en découlent.
Comme une héroïne figée dans le temps, elle ne peut se libérer seule. Trois figures ambivalentes, anges ou démons, entrent en scène. Ces personnages recouvrent son corps de vêtements. Ce geste devient un rituel, une métaphore de son émancipation ou des couches d’histoire qu’elle porte en elle.
À travers son réveil, cette femme explore les avancées et les contradictions de sa condition. Les vêtements, loin d’être des accessoires, prennent une dimension symbolique : marques de liberté ou des normes, ils interrogent la place des femmes à travers les siècles.
Ce tableau vivant mêle poésie visuelle et réflexion profonde. Il questionne non seulement l’histoire individuelle de cette femme, mais aussi celle de toutes celles qui ont vu leur réalité évoluer, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire.
" Il lui apprend à distinguer les deux sortes de noyer blanc, le caryer lacinié et le caryer ovale, en fonction de l’écorce. Aucun de ses condisciples ne saurait même distinguer un noyer blanc d’un hêtre blanc. Elle trouve ça bizarre. Les copains de classe trouvent qu’un noyer noir ressemble à un frêne blanc. Ils sont donc aveugles ? "
L’Arbre-Monde, Richard Powers
Maison des Arts / Théâtre du Grütli
Petite salle (2e étage)
Rue du Général Dufour 16
1204 Genève