Dans la solitude des champs de coton
// le désir se vole mais il ne s’invente pas //
Deux hommes se rencontrent par une nuit obscure, attirés par une force invisible ou un enjeu obscur, dans un décor où règne l’indéterminé. Est-ce donc le hasard ou une quête secrète qui les a guidés dans cet espace, mi-réel, mi-fantasmé, éclairé de lueurs hésitantes ?
L’un est un mystérieux vendeur avec une offre insaisissable qu’il protège jalousement. L’autre est un acheteur, qu'un désir occulté pousse à s’aventurer dans cette négociation étrange. Mais que cherchent-ils vraiment à échanger ? Une substance interdite ? Une passion inavouable ? Ou bien l’ombre d’un besoin plus profond encore ?
Dans cet échange énigmatique, s’ouvre un monde où se déploient tension et mystère, où désir et refus s’entrelacent à chaque réplique. Comme des funambules sur le fil de l’indicible, ils esquivent et se provoquent, alors que les frontières entre réalité et rêve s’amenuisent. Bernard-Marie Koltès orchestre ici une danse verbale d’une rare intensité, où les mots caressent autant qu’ils tranchent, éveillant l’essence de la nature humaine jusque dans ses replis les plus sombres
Dans la solitude des champs de coton, comme une vallée qui serpente entre les tours de béton, éclairées sous la lumière orange des lampadaires. Et ces deux hommes comme deux pierres tombées, roulées, chutées, deux roches erratiques qui ne peuvent glisser l’une vers l’autre. Parce qu’un jour il était un moderne inconnu, Bernard-Marie Koltès marche avec nous pour cette dernière saison d’écritures contemporaines. Et parce que Maya Bösch arpente depuis toujours les plus grandes écritures, c’est elle qui tient la cordée de ces deux talents basaltiques tectoniques, Jacot-Guillarmod et Sauvage