AVIVO : LUNANA (de Pawo Choyning Dorji)
Le ciné-club AVIVO est de retour !
SYNOPSIS
Ugyen doit encore accomplir un an de service national et le ministère l’envoie à Lunana pour remplacer l’instituteur. Alors que le jeune homme rêve d’émigrer en Australie, le voici sur la route, puis les sentiers, pour rejoindre l’école la plus isolée du Bhoutan – et la plus isolée du monde, perchée à 3'730 mètres d’altitude. Bienvenue au pays du «Bonheur National Brut», où pourtant l’éducation ne va pas toujours de soi.
Tout à son idée de poursuivre une carrière de chanteur en Australie, Ugyen tente d’esquiver ses obligations de service national. Il n’échappera pas aux remontrances de son ministère qui l’envoie, comme leçon de civisme, occuper un poste vacant d’instituteur à Lunana. Lunana? Même ce jeune Bhoutanais occidentalisé ignore où se trouve ce village. Et pour cause, après une journée de route, il en aura huit à marcher dans la montagne pour atteindre le petit hameau de 56 habitants et son école, la plus isolée du Bhoutan et même du monde. Arrivé enfin sur place, il réalise qu’il manque de tout: pas d’électricité, ni bien sûr de réseau, pas de matériel scolaire, ni de tableau noir. Cependant, il rencontre un profond respect de toute la population pour sa fonction. C’est qu’il tient dans ses mains l’avenir des enfants. Et ceux-ci lui prouvent bien vite leur soif d’apprendre.
L’empathie qu’éprouve Pawo Choyning Dorji pour ses compatriotes ne fait aucun doute. Et il la transmet au spectateur. Il faut dire que tous ces personnages ne peuvent qu’attirer la sympathie, d’autant plus qu’ils sont presque tous incarnés par des acteurs non-professionnels. Les enfants ayant été choisis dans la région de Lunana, où le film a été tourné. Parmi eux, la petite Pem Zam prendrait presque le rôle principal à Ugyen. Elle est la cheffe de classe, tenante de la discipline, celle du maître incluse. En fait, la fiction nous semblerait presque inutile car assister à la vie du village, écouter les récits des uns et des autres, c’est déjà une aventure en soi. Le suspens existe extrinsèquement dans la vraie vie. Simplement ici, il laisse de côté l’accessoire. On assiste ainsi à l’apprentissage du jeune instituteur qui en apprend de ses élèves autant qu’il leur en enseigne. On l’aura compris, Lunana, est une belle illustration de cette idée de «Bonheur National Brut» et des obstacles qu’elle doit surmonter.