La Truelle
Fabrice Melquiot propose une création qui prend racine dans son enfance, ses vacances en Calabre, l’été, dans le village natal de sa mère, mêlant souvenirs personnels et plongée documentaire dans l’histoire de la mafia de 1860 à nos jours.
Fabrice Melquiot à propos de « La Truelle » : « J’ai écrit les premières pages de ce texte tandis qu’en Calabre s’ouvrait le procès de plus de 450 membres présumés de la‘Ndrangheta, la mafia calabraise, sous l’impulsion du magistrat Nicola Gratteri. Mon désir d’écrire sur la Mafia remonte à loin. Plusieurs fois, j’ai tenté de me confronter au sujet, mais je me sentais encombré de références fictionnelles, assiégé, sous influence romanesque ou cinématographique. C’est la perspective de retrouver le plateau qui réactive aujourd’hui mon envie d’examiner l’amplitude shakespearienne du monde du crime organisé, la dimension kafkaïenne de certains de ses usages dictés par la cupidité, la frustration, la misère intellectuelle et la sauvagerie ; on vole, on extorque, on exploite, on détourne, on humilie, on assassine et on se convainc que Dieu pardonne tout. Nous sommes des enfants d’émigrants, fils de parents qui un jour ont quitté leur maison et pris la route. Cosa Nostra. Notre chose. Notre affaire. Ce qui est à nous. Ce que nous sommes. »